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Prolixe

11 juillet 2021

Onanisme cannabisiaque


Je te quitte, mon amour. Tes effluves auxquelles je ne goûterai plus jamais, la texture de ton corps, l’effet que tu me fais, quelle luxure quand je pense aux endroits de la galaxie où tu me promènes. Avec une seule autre, je t’aurais fait des infidélités. Une qui fait battre mon cœur fort et qui me fait ressentir l’amour qui m’environne. Je ne pourrai plus jamais rêvasser aux folies de l’espoir alors que je te consume, que tu te vaporises et tu t’évapores dans l’espace laissant derrière toi le bonheur de l’absence avec lequel je remplis mes espérances.
Jamais rien ne pourra te remplacer et en mon sein, je te ferai fleurir, par la grâce que Dieu veut bien m’octroyer, celle de la fertilité. Je me rappellerai toujours nos escapades amoureuses et romanesques, ainsi que nos blagues intimes sur les passants, chaque lieu sera imprégné de cette torpeur grâce à laquelle je ris encore, la divinité de ta sève, ton nectar sucré et citronné, la grandeur de ton humilité et de ta générosité.
Chaque vision, chaque bruit me rappellera toi, les portes que tu permets d’ouvrir et ce que pour ma satisfaction. J’aurais juré être tienne éternellement, jamais ô grand jamais séparer mon imaginaire de tes divins pouvoirs.
J’ai espoir que toute les fois où je t’ai consommé en conscience, sachant le bonheur infini que tu m’apporterais et en te laissant choisir de ton destin sans jamais vouloir quoi que ce soit sinon le goût délicieux que tu exultes lorsque le feu des anges te transforme, tu emplisses des champs et des déserts, des montagnes et des oasis à ta guise, pensant à moi de temps à autres, à mes rêves et à la solitude de mon âme que toujours j’ai partagée avec toi.
De notre union naîtront des esprits, perdus à l’origine, revenants à destination, pour nos espoirs communs, ceux de l’amour et la foi en la beauté, la grâce de Dieu parant et toi et moi de jaune et de vert, à souhaits de discrétion, alors que l’on ne le sait pas, la nuit, quand tous les chats sont gris. Tant de cauchemars à chaque séparation ! Tant de manque viscéral, telle la haine gagne les cœur blessés, abandonnés, maltraités, ce manque m’aura investi jusqu’à la racine de l’amour, cet amour pur que je te porte, parce que tu es la mauvaise herbe du Seigneur, son rejeton qui partout pousse et toujours prodigue la guérison par son existence en elle-même.
Je te porte donc en moi, dans mes viscères, dans mon sang, sur chaque brin filandreux de mes cellules, tu resteras vivant et imprégné, cet osmose parfaite à laquelle j’ai goûté, sans que jamais tu me déçoives.

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18 juin 2020

Phrases

L’ANGST


J’ erre, dans mes douloureuses et colossales angoisses, telle une louve meurtrie, reniée, chassée par son clan. De ce voyage onirique et cauchemardesque, de mon ramage, l’hécatombe de mon plumage, je suis nue, marquée au fer gris, celui de ceux qui souffrent sans en pouvoir justifier la raison de leur famélique et maigre volonté.
R***, je pense à toi, malgré moi, non pas en amour, mais en bienveillance. Je souhaiterais tant être entourée d’hommes de ton genre, si nobles, si droits ; de ceux qui vivent des croyances du juste, je languis de pouvoir poser mes lèvres désormais pures sur les tiennes. Te sentir me serrer tendrement dans tes bras, bel inconnu au nez aquilin, aux yeux marécageux, cette mare pourtant translucide où gît la muse de Cabanel, des secrets lubriques, luisants, impénétrables. Ces hommes qui croient qu’ils me désirent, si seulement ces désirs épars, défragmentés, alimentés par des mensonges pouvaient se canaliser en toi, je t’offrirais des fragments de ma névrose, de mon âme meurtrie et indifférente.
Comme une goutte de rosée apposée sur une pétale de rose anthracite, un velouté arc-en-ciel, naissante aux premières lueurs du jour, recelant en elle toute la lumière du prisme, lorsque l’aube se manifeste, entre loup et chien, le firmament qui s’éclipse si roux si cristallin, de sa lumière vermillon, tu t’abreuverais aux délices que je te confierais, dans l’intuition de l’instant, de ces paradis artificiels et mensongers.
Je suis mélancolique de ma vésicule, l’ablation d’une poche de survie, la bile noire, la bile jaune, la bile verte, de ce foie malade, triste d’être cette fois-ci, incomplète en foi.
L’odeur. Et la couleur. Tantôt opaque, tantôt translucide. Le papillon et moi-même n’avons pas la même conception de la rose. Mais très certainement, la mouche et moi-même avons des conceptions antagonistes de l’excrément. Une mouche, c’est pourtant très joli, avec ses couleurs chatoyantes, la sophistication de sa vision et la rapidité de son analyse. Mais peut-être une mouche trouve-t-elle qu’une rose sent mauvais ? L’on ne voit jamais de mouches se promener sur les pétales d’ une rose. Le puceron, quant à lui, y voit probablement le lieu idéal pour se gorger de sève, de nectar divin qui alimente sa survie, peut-être est-ce leur addiction, leur boulange, leur PMU, le paradis terrestre puisqu’ils les colonisent jusqu’à les tuer.
Qu’est ce que la réussite ? est-ce une entreprise dirigée vers soi, ou bien pour satisfaire autrui de mon appartenance à son environnement et de ma légitimité à pouvoir prétendre à construire un lien avec lui, en tenant en compte bien entendu de la hiérarchie, non du vivant, mais de celui qui détient le plus de connaissances, de biens et de capital palpable.
Comment est-ce possible que si jeune, je me sente si vieille et usée, avec un baluchon toujours prêt à partir, quelque part, ce locus féerique du beau, du vrai, du vivant, là où
seuls peuvent se mouvoir ceux qui luttent pour la vérité ? Elle entend : la fin justifie les moyens. A sept ans, elle regarde le ciel bleu, les nuages épars, il entend un avion et se jette dans le vide pour trouver sa provenance et sa trajectoire. Alors, elle ne comprend toujours pas ce qu’il s’est passé. Malheureusement, un fossé les sépare, étant pourtant faits de la même terre. Ce fossé qui est né de la perte d’un être cher, car lorsque l’on est enfants, l’on s’amuse à parler avec tous types de fantômes et d’ombres, on s’abandonne aux frayeurs de notre perceptions de petites personnes, et l’on ne mesure pas leur ampleur, mais il est si facile de croire que tout est acquis, avec d’aimants parents, forts, beaux et jeunes. Comment envisager que la pensée que j’émets est dirigée par une partie de mon cerveau qui s’allume pour que je puisse communiquer et signifier au monde ce que je pense, avec son langage ? Alors si elle n’a pas conscience de son corps, ni même du fait que la chaleur dorée sur sa peau est émanée par le soleil, comment peut-elle réaliser que l’ouïe, la vue, le toucher, le goût et l’odorat sont fragiles et qu’il s’agit là de ces instruments pour SURVIVRE ad vitam aeternam ?! C’est son bagage, tout comme son enveloppe charnelle. Elle pourra traverser le monde, les océans, plus tard ! mais elle ne sait pas pour quoi faire. Lui, regarde cet avion passer, et le vit, et parce qu’il a conscience de ce que c’est que d’exister, il s’y voit ; il ne pense pas à penser, probablement qu’il pense à agir.
Ce trou noir, un vide stagnant, un vortex dans un no man’s land qui ne peut ni avancer, ni reculer : il n’est qu’oeil, il n’a ni le droit, ni le devoir, que de regarder, et de témoigner cette tragicomédie, le miasme de passions humaines ; l’envie, la jalousie, la possession, la comparaison, et la pire des vanités, le m’as-tu-vu-tisme. C’est vrai que lorsque l’on est enfant, on ne voit pas l’intérêt de toutes ces choses sinon notre propre intérêt immédiat et vital…
Maintenant que N. est retournée chez elle, ce pays où les cieux sont gris d’argent et sfumateux, la terre est ocre, pâle, fine, si fine que les nervures des feuilles qui s’en nourrissent frémissent à chaque soupir du vent. Les troncs des arbres ont la couleur de la chaux, et les insectes qui s’y logent sont aussi discrets qu’un grain de cendre, pétrifié, miroir du temps passé, qui continue de passer, ici, intact, toujours la même ligne, toujours la même onde qui ni ne diverge, ni ne converge tant elle est la lueur dans le prisme.

 

 

 

Le Souffle du Vent


Dans les effluves colorés de ta chevelure,
Flottante, foudroyée par la brise de la Mer(e),
S’exhalent les vestiges d’un colosse d’amertume
Susurrant dans ton ouïe le mot Haine.
Electrocutée par la brise de ta Haine,
Le vent claque de ce trou noir, vortex
Goûtant aux maux d’un coeur vermillon désespoir,
Comme le couteau dans le velours de tes chaînes.
Les prisons de nos existences saturées
De sentiments laconiques, assoiffés, apeurés,
Lesquels se construisent sous l’effet de l’esprit
Sans cause palpable, explicable et ineffable,
Le paradigme de Mercure dans les yeux des aveugles.
Comme un sourd qui voit l’onde sonore se déhancher,
Sans pouvoir la taxinomier ni la classifier, faute de parole,
Je m’extasie de la beauté d’un instanté pur, dur, cruel mais rassurant
Traversant les parois du mur de nos esprits cachant la sombre vérité.
Il en va ainsi, dans notre monde, de petits et de grands,
Que cet énergumène est catégorisé(e) comme impotent(e),
Mais encore, tout en sachant que la foi soulève des montagnes,
Dans sa chaise, la souffrance roule une cigarette magique du pays de Cocagne,
Pour l’oubli, la communion cosmique et l’osmose des êtres aimants,
Pour la haine de Lucifer, abus d’abondance,
Pour l’Amour de Dieu, recours au feu purificateur,
Et sacré, qui transmute et transfigure l’espace-temps.
Car même si tu ne m’aimes pas parce que tu n’es qu’un mortel insatisfait et prétentieux,
Je m’aime et je préfère dépérir solitaire, perdue au locus de la mémoire de ce contentieux,
Ce cimetière de nos consciences de mammifères en constante quête de pouvoir,
Car qu’importe les moyens, pourvu que la fin soit justifiée.
Et il en fût ainsi,
Pour Elle, pour Lui,
Le temps c’est le changement.

 

 

Talion : monnaie pour monnaie


C’est comme rouler sans le permis, et penser sans l’inconscient « égo », qui détient la manette des émotions et du ressenti. Le ressenti est associé de la dynamique de communication entre la pensée et les émotions, ainsi que les mythologies inconscientes propres à chaque individu.
Compromis : savoir conduire tout en discutant avec le conducteur soi-même. Il faut savoir à quel carrefour balancer une proposition. Laisser l’idée poser et enclencher sur le mouvement : body langage ; il permet d’exprimer la pensée et le ressenti.
De la pensée au langage des signes. Ça veut dire que les sourds ont une capacité démultipliée donc exponentielle, puisqu’il leur manque un sens, ils sont à même, par le vide, le néant, de pouvoir y incorporer un nouveau langage, langage figuratif et abstrait, voire fantasque, de la perception de la représentation du signe ? et qu’est-ce que le cheminement de la représentation à la perception du signe ? Uniquement tous les signes de ma conscience et de mon inconscience
qui sont sollicités, comme par exemple : un euro. Dans l’absolu ? Que représente un euro : c’est la force, la capacité de travail, mais c’est aussi actuellement la responsabilité à la solidarité. Donc, à partir de ce thème de symboles représentatifs d’une réalité sociale et utilitariste, un brainstorming de possibilités font place à la jouissance du pouvoir d’achat, afin de se satisfaire de sa place dans l’utilité et la solidarité sociale.
Et la famille ? 1 euro pour une famille, c’est un objet, qui brille, qui excite la rétine et donc donne du plaisir, aussi parce qu’il excite les neurones et permet la mise en abîme de représentations qui correspondent à cette explosion de sensations et de goûts, d’acquisitions pour son/sa bien-aimé(e) ; époux, épouse, fils, fille, frère et soeur.
Et pour l’individu, dans sa conscience collective individuelle et marginale ? Un/1 euro, c’est le début de la richesse, parce qu’il SAIT que dans notre société animale, contemporaine et ancienne simultanément, on pratique le troc : troc d’objets à valeur sentimentale, troc de services pour le bien commun, troc sous forme monétaire, le principe du donnant-donnant. A toute peine mérite salaire.
Donc 1 un euro est un objet de grande valeur ! Il ne se consomme pas, il ne se détruit pas, il peut rouiller et se rayer mais difficilement s’effacer, et il sert à pouvoir obtenir un bien pour le capitaliser.
Mais une pomme, si je la vends 1€ et qu’elle vaut la gratuité, la bienfaisance et la générosité de notre Créateur, alors je produis du « bénéfice ». Et ce, grâce à notre Mère Divine Nature que l’on chérit si peu, et que l’on méprise pour son silence malgré elle. Le silence est d’or, et l’alchimie entre les esprits qui savent regarder un arbre dans les yeux est la communion la plus sacrée au Divin. Le nouveau-né ouvra son oeil, et regarda ses parents simultanément ; c’est probablement ainsi qu’il comprit d’où il vient, où il va, et qui il est –

 

Révolte


Le manque pervertit l’ambiance ; lorsque le jour de la renaissance s’impose, et que le moment du réveil s’annonce brumeux et froid, enquilosant, la lumière s’évanouit au fil des brèches créées par l’endormissement tumultueux et fâché de la conscience. Cette conscience, désormais petits fragments désimbriqués dans l’espace, porte un voile sombre et flou rappelant que l’ébriété n’est qu’abandon à soi-même, quand l’être ne dispose plus suffisamment de ressources proches pour s’oublier à ses fantaisies.
Vouloir être libre…
L’abandon psychique aux paradis artificiels, leurres des représentations que l’on se forge de ce qu’est la liberté fondamentale de l’esprit, celle de pouvoir vaquer à ses pensées sans totalitarisme d’action, celle d’avoir le droit de se mouvoir entre les conceptions de soi, des autres, de ce qui entoure une entité, une identité même, une construction d’éléments avérés et démontrés par rapport à tel ou tel perception positionnée dans un espace-temps. Cette perception de moi-même, que « j’ose me permettre d’avoir », est celle qui demande aux cieux : détenir les clefs de ma propre pensée, de ma propre réflexion, de mes rituels et de mes croyances, car comment un être tout à fait extérieur et de matière, aussi vulnérable que ma propre chair, peut-il se permettre
de m’imposer un cheminement précis ? De quel droit, de quel droit, peut-il me souffler des réponses qui ne correspondent qu’à SON château de cartes ?
Je refuse. JE REFUSE. Il est hors de question que l’enfer recommence. La calomnie, le harcèlement et l’abus, la négation de mon existence sous couvert de sa glorification par démonstrations excessives d’existences de paraître. Quand il s’agit de la violation des droits immuables et normalement inaliénables d’un individu, comment accepter un compromis quand les astres ne veulent plus agir en faveur de la compréhension, quand trop de peine et de discorde ont été semées de part et d’autre de son monde, que derrière le miroir l’individu ne perçoit plus que des vestiges de ce qu’il a vainement tenté de construire, de s’acharner à construire dans la patience et en réponse à la tromperie de ceux qui se disent détenir la vérité ? Commet expliquer à ces juges, mortels pourtant, qu’ils ne sont pas en droit de juger des innocents, des personnes ignorant l’entreprise qui régit leur vie interne comme externe, spirituelle autant que charnelle ?!
Et voilà qu’ils reviennent à la charge… Ils ont un besoin de posséder les entités qui ne leurs appartiennent pas et de les façonner afin d’y voir quelque chose de familier, de reconnaissable, quelque chose qui rassure leur existence. Ainsi, ils anéantissent une différence, une clairvoyance qui n’appartient qu’à cette identité, qui dans sa lucidité sait et connait chaque recoin de son chemin de vie, quand bien même elle soit dans l’erreur à un moment donné, nul n’a le droit de pratiquer le harcèlement en y déployant son agressivité des plus odieuses, des plus déplorables, sous prétexte qu’il détient la « vraie vérité » ?
A quoi bon s’exprimer quand ce n’est pas un soliloque, mais encore quelque chose d’usurpé, de diffusé, de piétiné, où chacun pourra émettre sa petite pensée sur un sujet dont ils ne maitrisent ni l’ampleur, ni la portée, avec quelques personnes prisonnières au milieu de cette matrice, dont une maintenue dans l’ignorance la plus totale, et victime de tous types d’agressions spatialement impalpables, auxquelles elle ne peut rien dire, rien répondre, rien penser, sinon encore et encore supporter de porter le chapeau d’une souffrance qui lui est viscéralement étrangère.

 

Par la lucarne, la vallée


Mais, dans un pays civilisé, où il fait froid l’hiver, et qu’il faut s’habiller, mettre des bottines et un petit béret afin de ressembler à Capucine de mon livre Arc-en-Ciel, j’imagine que l’on pense aux pouvoirs que l’on détient, celui de faire craquer ses parents pour qu’ils nous aiment plus, ou de les faire craquer pour qu’ils nous déchargent de la responsabilité de devoir, déjà, se comporter, s’asseoir et parler comme des adultes. Mais elle a grandi dans un pays chaud, dans l’innocence du pauvre et du riche tellement le clivage est ostentatoire, les quartiers séparés, là où l’on relativise le besoin vital de se nourrir et de se vêtir, et même… de se loger ! Il suffit de tendre le bras pour ramasser un coco, ou un régime de bananes – pour me nourrir - !
Et pas besoin d’affronter moins de 15°c, alors je vis pieds-nus, dans la terre, la boue et l’argile – mais quand il pleut, parce que je vis dans une misère et pauvreté extrêmes, je vais dans les quartiers riches fouiller les poubelles de ces honnêtes gens, afin d’y récupérer quelque sac noir, que la bonne de monsieur le Sénateur a agrémenté de quelque nourriture qui sera bien suffisante pour nous, pour la journée. Mais oui ! c’est une forme de « récup », d’écologisme, récupérer les sacs poubelles pour en faire des toits ; pour s’abriter de ces gouttes de pluies douces et tendres comme l’ignorance ne fait pas de mal, dans la mesure où ils n’ont pas goûté à l’opulence, ils ne sauront jamais mesurer la douleur de leur intouchabilité.
Ces gouttes de pluie, des larmes célestes aussi acides qu’amères que le rire de ces ‘gens’, personnes fort dignes et respectables ; que lorsque leur rire éclate, dans leur gosier fatigué par tant de frustration, mais innocent de ce qu’est le mépris, dans une quête de Dieu, d’une croyance aveugle et naïve pour un lendemain serein, un rire moqueur et pourtant dénué de méchanceté, car lorsque l’on connait la mort de si près, un mort-né ou en bas-âge, à l’aune du XXIème siècle, c’est que l’on a une sagesse et une perception du monde pourvue par des yeux purs et clairs de vices sophistiqués et ‘louables’, telle Aphrodite qui, dans la galerie des glaces, s’est perdue dans ce labyrinthe de mégalomanie, contaminée par ces mortels nihilistes, entre mouches et seaux d’urines, orgies et excès en toutes ignominies.

 

L’Eveil


Comme un scorpion noir, aux reflets métalliques translucides, il s’accroche, plante ses soies dans une veine d’incertitude, de solitude, d’hésitation ; faut-il croire en la simplicité de ce qu’il voit, dans un faisceau de lumière blanche, il voit apparaitre la vérité ; alors, il se cramponne au sol, toujours à la recherche de cette petite lueur, lumineuse, brillante, blanche, encore, qui traverse tous les murs et l’air, et il s’extasie, en s’entendant compter les grains de poussière, les acariens, les cristaux bleus et verts. Soudain, il aperçoit, sur un fond célestiel, un petit être qui le regarde, d’un air et dubitatif et narquois ; il a de petits yeux espiègles et machiavéliques, de petites dents pointues, de grandes oreilles de primate. Il est habillé, avec un costume gris souris et rose pivoine, comme un petit homme des Bourses, sauf qu’il ne porte pas de cravate, mais un petit noeud de point délicatement formé par une de ses fées, dans un haillon d’organza de soie. Cet arlequin, si ce n’est un pierrot, mais Un des temps anciens, dans lesquels les hommes et les femmes connaissaient et croyaient en la magie de l’air et en ses signes, le regarde, encore et toujours, avec insistance. L’homme se sent soudain, très rapidement, délesté d’un poids : celui de la peur. Cependant, il ne veut ni rire, ni partir, il est saisi par l’instant et se sent comateux, debout, sans forces. Il sent comme une impression de réveil après un long sommeil, dans un menhir, sur une pierre blanche calcaire, si dure et si plate. La peur de l’inconnu, se dit-il soudain. Pourquoi en aurai-je peur, et ne me jetterais-je pas dans le vide, sans savoir si je pourrais y reposer mes pieds, pour ce voyage qui s’annonce long… et fastidieux ! Combien de fois devrai-je me répéter cet air, celui de l’échec, de l’ivresse fourvoyée, lorsque l’ébriété est une illusion ?
Il titube et tombe à terre, les omoplates en premier. Il cogne sa tête, ouvre les yeux et voit la splendeur de l’incandescence de la respiration des feuilles, à la cime des arbres ; le petit être est sur lui, il continue de le sonder.
Le petit homme lui dit : si tu acceptes de voir la vérité que l’on te communique, à chaque instant d’expérience, tu trouveras un chemin, bordé des fleurs que tu affectionnes le plus, et tu n’auras même pas besoin d’y penser, car tu auras laissé, sur ton passage, l’empreinte de ta bourse.
L’homme le regarde, ébahi, une variété innombrable de désirs le possédant déjà. Il voit autour de lui la mousse des arbres qui bouge, et tout en se mouvant lui parlent.

 

Imaginaire


Le voyage s’annonçait long et fastidieux. Le long des vagues, au creux de chaque claquement d’écume, le navire de ses outrages se balançait en avant et en arrière. Dans le vent du regret, les voiles allaient se gonfler de prétention et d’orgueil, tant il était difficile de trouver refuge dans cette mer hostile et houleuse. A sa destination finale, l’attendait son destin. Le dénouement d’une éternité de recherches et d’efforts, bravant mers et tempêtes, pour trouver le repentir et l’humilité. Il fallait savoir s’arrêter au bon moment, et reprendre les manoeuvres à la seconde près, sans perdre son sang-froid. Les pirates et leurs cargaisons dans lesquelles résidaient les secrets d’une union de tant de différences, ces choses abstraites et sensées qui guidaient les mâts et voiles au gré des bourrasques téméraires des dieux castigateurs s’agitaient dans le silence et l’entendement du bon sens commun. A la découverte d’une terre ferme et fertile, abondante et accueillante, les esprits se concertaient toute la journée et toute la nuit durant afin de ne pas perdre la trajectoire toujours éclairée par la lumière primordiale des cieux, se réverbérant le long des ondulations de cet élément sombre et inintelligible de l’extérieur, qui abrite une vie mystérieuse et insondable. Le scintillement des faisceaux du grand soleil grouillait au loin, l’horizon si vaste laissait entrevoir des millions et des milliards de probabilités d’être enchantés par ce que l’inconnu leur réservait. Il fallait s’armer de bonne foi, de courage, de force et d’espoir pour ne pas sombrer au fond des abysses colossales sous-maritimes, succombant aux chants et aux mirages de la Reine Pieuvre, là où l’on sait que l’on atteint le milieu de la terre. Dans cette toute autre dimension, l’imaginaire suggérait que des êtres semblables et divins, dont la peau de poisson en écailles de roche cuivrée supportait la chaleur de la lave ; ils se baignaient dans des rivières et des lacs de laves, des déserts dont le sable était constitué d’éclats d’émeraudes, de rubis, de diamants et ces oasis ou grandissaient des plantes anthropophages, de la taille des gratte-ciels du monde ici-bas, si hauts, si courbés, ondulants à chaque son
émis par l’air de souffre qui maintenait la lave à des températures chaleureuses et étouffantes. Le nihilisme de ces rebelles sans cause, ceux qui osaient braver les standards imposés par le consortium divin, cet aréopage de sages et d’érudits cosmogoniques les menaient vers cette Enfer : celui où l’on n’existe plus et où l’on aura, éternellement, conscience de ce que l’on a été.

 

Enfance


Le ciel est bleu, d’un bleu azur, sans nuages, vierge et éclatant. Le soleil ne peut pas être regardé car il rend aveugle. La cécité issue de l’innocence, dans ce grand jardin où s’épanouissent des arbres fruitiers, dont un manguier, celle de la peur de braver le conseil parental, une cécité bienveillante qui forge et pose les jalons de que deviendraient ces petits êtres disciplinés… Le ciel dans lequel passent parfois des avions, laissant derrière eux l’éphéméride du temps humain, avançant dans sa rapidité, étant si petit, si loin, se frayant un chemin dans l’air comme un poisson fuie dans les profondeurs aquatiques, laissant la marque de sa direction, sa queue se trémoussant contre les récifs d’algues, frissonnant, tel l’avion bourdonne dans le vent. La chaleur émanée par le soleil du sud de la Terre, là où chaleur sèche et chaleur humide s’alternent, quand les cieux grondent et crachent la bile des dieux abandonnés, Cérès emprisonnée dans le temps cherchant Proserpine désespérément, versant des larmes douces et perçantes, venant consoler la terre et le sable. De la baie vitrée, l’on voit ces gouttes tomber à une vitesse effarante, inondant le sol ; et le vent, soufflant violemment sur ces arbres vieux de plusieurs décennies, cassant les branches les plus frêles, les plus fragiles ; les racines souterraines se cramponnant aux profondeurs terrestres buvant cette eau pure
et cristalline comme un vampire déraciné et renié par les siens s'abreuve à la fontaine de Jouvence.

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